Le parc régional du Verdon offre une grande variété de paysages et de milieux. On y recense un tiers de la flore française, c’est un livre ouvert sur la géologie et bien sûr la faune. Le vautour fauve, le loup, le lézard ocellé (le plus grand d’Europe) et 22 espèces de chauve-souris sur 32 répertoriées en France sont un exemple de la diversité animale présente. Mais que veut dire exactement le mot faune ? Ce nom désigne l’ensemble des espèces animales vivant dans un lieu.Partons à la découverte de la faune dans les gorges du Verdon.

La faune des airs

 

Pour commencer, voici la faune caractéristique que l’on peut apercevoir dans le ciel azur de notre région. Que ce soit depuis les lacs, les sentiers de randonnée ou en voiture, vous avez ici une position privilégiée pour observer le ciel. L’animal le plus emblématique ici est surement le vautour. Il existe plusieurs espèces mais le mieux représenté est le vautour fauve. Il se distingue par un long cou déplumé, une collerette et son plumage fauve. Ses serres et son bec recourbé nous indiquent que c’est un rapace et l’un des plus grands de France et d’Europe. Ces grands rapaces sont des charognards, c’est-à-dire qu’ils se nourrissent exclusivement d’animaux morts. Ils utilisent les reliefs et les courant d’air pour évoluer. Ils peuvent planer des heures mais en revanche ils sont incapables de battre des ailes sur de longues distances, à cause de leurs poids. Les falaises du Verdon offrent des ascendances thermiques parfaites pour prendre de la hauteur. Inutile de scruter le ciel le matin ou en fin de journée. Le vautour fauve attend les heures les plus chaudes de la journée pour profiter des meilleurs thermiques. Pour être sur d’en apercevoir, rendez-vous sur la route des crêtes ou au village de Rougon où se trouve une cage d’acclimatation, passage obligatoire pour les réintroductions d’individus. Aujourd’hui, il est possible d’observer des vautours moines, percnoptères et pour les plus chanceux le gypaète barbu.

Vautour fauve du Verdon

Identification :

  • Le fauve

Envergure : 2,40-2,80 m
Longueur de l’oiseau : 95-105 cm

Critères : De longues ailes et un plumage bicolore, une petite tête blanchâtre et une petite collerette blanche caractéristique.

  • Le moine

Envergure : 2,5-2,95 m
Longueur de l’oiseau : 1-1,10 m

Critères : Le plus large des rapaces européens. Les jeunes ont un plumage noir alors que l’adulte est plutôt brun. Les ailes sont larges et longues aux bords parallèles. Tête et bec puissants.

  • Percnoptère

Envergure : 1,65-1,70 m
Longueur de l’oiseau : 56-75 cm

Critères : Ses ailes sont longues et rectangulaires, sa queue cunéiforme. La tête est étroite. Le plumage des jeune est brun alors que celui des adultes est blanc et noir.

Continuons notre tour des oiseaux du Verdon avec l’aigle royal que l’on peut aussi découvrir au-dessus du grand canyon. Plus petit, le faucon pèlerin est souvent accompagné de grands corbeaux ou de craves à bec rouge reconnaissables par leurs cris stridents. En saison estivale, lorsque le jour se couche il est possible d’entendre le chant des petits ducs.

La faune terrestre

Avec le lézard ocellé on tient encore un géant de son espèce. Il peut mesurer entre 40 et 60 cm tout de même. Par sa taille et son poids il impressionne toujours le promeneur qui le rencontre aux abords d’un bosquet ou d’un muret de pierre calcaire. Ce géant des lézards de France, omnivore et très vorace, complète avec des fruits mûrs un régime surtout composé d’insectes dont on trouvera les élytres brillants dans ses crottes noires. Il sera à son tour la proie des couleuvres et de certains rapaces. Il est absolument inoffensif pour l’homme, il se contente de pincer très fort quiconque veut le saisir.

Lézard ocellé trouvé en bordure de canyon
Légèrement plus petit, le lézard vert reste imposant avec ses 25 à 40 cm. Au printemps, le mâle se pare de bleu sous la gorge. On le croise souvent sur les marches d’approche pour accéder aux canyons, et notamment au Haut-Jabron. Il aime les milieux forestiers et les zones broussailleuses, les bords de rivières et les zones humides.

Les serpents sont bien représentés dans le Verdon avec entre autres la couleuvre à collier, la vipère aspic et la couleuvre vipérine. Qu’on se le dise, les couleuvres et vipères sont inoffensives pour l’homme, éviter simplement de leur marcher dessus et bien entendu ne leur faite pas de mal. A défaut de bien les connaître on peut très facilement les confondre. Par exemple, la couleuvre vipérine et la vipère en raison de leur taille et de leur réaction en cas d’agression similaire qui consiste à s’enrouler sur elle-même et à siffler. Il nous arrive quelquefois d’en rencontrer lors d’une sortie en canyoning.

Le loup a réapparu dans le Verdon dans les années 1990. Venu d’Italie, il s’est facilement installé sur le territoire. Aujourd’hui il est protégé par la loi mais sa présence et les attaques répétées posent problème aux éleveurs de bétail. On espère que le loup vivra encore longtemps et que le parc régional et les politiques arriveront à le protéger.

La faune que l’on rencontre dans les canyons près de Castellane

On peut déjà parler de la couleuvre vipérine et à collier que l’on retrouve aux abords des rivières. La vipérine va même jusqu’à chasser dans l’eau lors d’apnées prolongées pour se nourrir des alevins, de têtards, de petits poissons, et d’amphibiens.

L’anax empereur que l’on retrouve souvent à fleur d’eau, ou plutôt l’enveloppe larvaire dont il s’est extrait pour déployer ses ailes. Cette grande libellule domine les insectes proches des eaux calmes qu’elle survole rapidement. Les grenouilles et crapauds évoluent aussi dans cet environnement spécifique et sont eux-mêmes la proie de choix des reptiles. Les canyons sont également le territoire d’oiseaux très particuliers dont le cincle plongeur et le martin pêcheur. De mammifères rares comme les chiroptères (chauves-souris) et la musaraigne aquatique, des espèces strictement attachées aux cours d’eau.

Descendre les canyons trop tôt dans la saison et les ambiances bruyantes perturbent les cycles de reproduction de ces animaux qui, pour la plupart d’entre eux, font l’objet de mesures de protection. Il est primordial d’être très attentif et d’avoir conscience que ces sites renferment une vie souvent insoupçonnable. Les gorges du Verdon possèdent une faune incroyable et très variée, à nous d’en prendre soin et de la protéger du mieux que l’on peut. Que vous visitiez les gorges en randonnée pédestre, en voiture, à vélo, par la rivière ou les falaises, vous découvrirez une nature sauvage.