Dire que la pratique du canyoning n’est pas une activité à risque serait un mensonge. Toute activité sportive de plein air présentent différents facteurs à ne pas négliger, liés à son environnement et à la nature qui l’entoure. Les canyons, de part leurs situations géographiques, une gorge ou un ravin profond au fond duquel se trouve un cours d’eau, et aux abords presque toujours abrupts, sont à appréhender avec beaucoup d’humilité. Depuis sa conception, ce sport a beaucoup évolué, et avec lui, les techniques de progression, de sécurité et le matériel.

Prévention et sécurité dans les canyons

Il existe bien évidement des parcours plus à risques que d’autres mais l’accidentologie nous apprend que ce n’est pas forcément dans les canyons les plus durs et les plus long qu’il y a le plus d’accidents. Au contraire, c’est dans les sites les plus fréquentés qu’ils seraient le plus important. Le Conseil Général des Alpes-Maritimes a placé de grands panneaux d’information à l’entrée des canyons les plus importants, informant des dangers liés à cette activité. Cela est loin d’être inutile, car malgré son aspect ludique, le canyon est un lieu plein de dangers.

Depuis quelques années, le canyoning connaît un engouement croissant auprès du public, ce qui, malheureusement, va de pair avec le nombre des accidents. Ceux-ci sont du principalement à deux facteurs :

Un terrain instable et glissant

Le sol est très souvent glissant, et l’eau masque les imperfections du terrain. Les chevilles sont mises à rude épreuve durant l’activité. Avoir des chaussures en bon état peut prévenir des glissades et protéger vos chevilles. Dans certains canyons, des dépôts d’argile rendent la marche en rivière encore plus technique et périlleuse. Lors de nos déplacements nous demandons à chacun d’évoluer au plus facile et d’éviter les sauts de rocher en rocher. Se faire une entorse de la cheville ou pire, impact directement la sortie. Le moniteur dispose d’une trousse de premier soin dans son bidon étanche et peut faire une attelle ou un straping. Si la lésion est plus grave, il faudra appeler les secours.

Les sauts mal exécutés

C’est la cause première de toutes les fractures constatées. C’est pourquoi les moniteurs doivent connaitre par coeur les parcours et avoir sondés les vasques au printemps. D’année en année, le niveau d’eau dans les bassins peuvent changer. La précision d’un saut est très importante. Si votre moniteur vous demande de sauter à tel endroit avec les jambes fléchies, il ne faut pas sauter deux mètres à côté jambes tendues. On note aussi un grand nombre d’accident sur les sauts de plus de 5 mètres. Même lorsque la position est correcte, l’impact dans l’eau peut provoquer des lésions graves au rachis. Depuis de nombreuses années ce sont les accidents les plus fréquents. Alors rentrez bien les bras, arrivez droits et gainés.

En sautant à 10 mètres de haut, notre vitesse d’arrivée est de 50 km/h.

Autres facteurs d’accidents en canyon

Le débit de l’eau est à priori le premier danger mortel. Si le débit est trop fort, on peut être plaqué sous cascade, ou bien encore, glisser et se faire emporter par le courant, se cogner, se noyer. Ne pas oublier que pas temps instable, il y a risque de précipitation et d’augmentation du débit et du niveau des eaux. Tous les décès constatés jusqu’à ce jour, dans les canyons autour de Castellane, ont une relation directe avec un débit trop important (gorges du Verdon, Saint-Auban, Aiglun, etc)

Les chutes de pierres constituent aussi un risque. Etant situé en contre-bas de parois rocheuses ou de talus, il n’est pas impossible que des rochers se déchaussent et roulent jusqu’au fond du ravin. Par temps de pluie et/ou de vent, nous évitons les sites les plus sensibles aux chutes de pierres, comme par exemple le canyon de Cramassouri.

Un matériel défaillant comme la rupture d’un amarrage, ou d’un élément de sécurité. Les ancrages font l’objet d’un contrôle annuel par un professionnel. De plus, chaque point de fixation est normé à 7 tonnes. Le matériel individuel est lui aussi normé et fait l’objet d’un contrôle quotidien et d’un renouvellement très régulier. Dans 99% des cas, il s’agit d’une erreur humaine et non d’un défaut de matériel.

Dans tous les cas, faire appel à un moniteur est la meilleure prévention contre tous ces facteurs. Mais gardez à l’esprit que cette activité est à risque et que les consignes de sécurité sont là pour vous protéger. La nature est un lieu en mouvement et non aseptisée, ce qui fait d’ailleur le charme des activités de plein air.