La région niçoise est très prisée des touristes durant l’été. Les activités de plein air rencontrent chaque année un fort succès. Avec une offre aussi variée que diverse, les Alpes-Maritimes ont de quoi ravir les plus sportifs. Chez Couleur Canyon, nous vous proposons  de découvrir les plus beaux parcours de canyoning de l’arrière pays-niçois.

Accidentologie en canyoning

Depuis l’existence de notre bureau de moniteurs, nous sommes affiliés au SNAPEC, syndicat national des professionnels de l’escalade et du canyoning. Chaque saison, cette institution nous dresse un bilan de l’accidentologie et les recommandations qui vont avec. L’objectif est toujours de limiter le nombre et la gravité des accidents touchant à nos activités. En 2017, ils ont enregistré 119 déclarations d’accident en canyon, 23 en escalade et 5 en via. On note donc une part importante et significative des déclarations en canyon, avec un taux important de fractures diverses plus ou moins graves et toujours des blessures dorsales. A titre de comparaison, entre 1986 et 1996, les Alpes-Maritimes affichaient un bilan de 7 accidents mortels et de 26 autres accidents. La démocratisation de l’activité canyoning, a de ce fait, entraîné une explosion de ces chiffres. A noter, que les accidents mortels sont liés systématiquement à un débit trop important ou à une montée des eaux brutales.

Depuis quelques années, le canyoning connaît un engouement croissant auprès du public, ce qui, malheureusement, va de pair avec le nombre d’accidents. Et les canyons autour de Nice n’échappent pas à cette triste règle. Les sites les plus fréquentés, comme la Maglia, les gorges du Loup et la Bollène sont parfois le théâtre d’accidents. Ces situations n’épargnent pas les moniteurs. Tout le monde est concerné et nous avons tous un rôle à jouer pour réduire les risques.

Précautions à prendre en canyoning

Voici une liste des situations les plus accidentogènes et à risques, ainsi que les recommandations de prévention.

Configuration : CONDITION PHYSIQUE ET AISANCE DES CLIENTS

Situation à risque : la condition physique et l’aisance des participants ne sont souvent pas, peu ou mal prises en compte, avant et pendant l’activité, alors que celles-ci, constituent des facteurs facilitant et aggravant d’accident (ex. l’âge joue sur le capital osseux : les jeunes enfants ou les seniors sont plus touchés par les lésions au rachis).

Recommandations :

  • Interroger et observer régulièrement les participants notamment sur l’approche (ex. expériences sportives, antécédents médicaux, aisance, leur tonicité…).
  • Se servir de l’approche pour identifier le niveau d’aisance des participants
  • Adapter en conséquence les consignes, parades et techniques au franchissement des obstacles.
  • Savoir dire non aux participants.les eaux turquoise des canyons

Configuration : SAUTS
Situation à risque : sur les sauts, la fréquence et la gravité de l’accidentologie sont proportionnelles à la hauteur. Depuis de nombreuses années, ce sont les accidents les plus fréquents. Une mauvaise position est évidemment un facteur aggravant.

Recommandations : l’impact dans l’eau en position assise ou chaise peut provoquer des lésions graves au rachis, y compris à faible hauteur.

  • Limiter les sauts de grande hauteur aux seuls pratiquants réguliers, sportifs et aguerris ou ayant fait leurs preuves sur des sauts précédents.
    Insister, lors du briefing sur l’importance du respect des consignes et les conséquences d’un saut raté.
  • Les répéter avant chaque saut, (position du corps lors de l’impact dans l’eau).
  • Proposer systématiquement une alternative via une descente sur corde, savoir dire non aux participants.evg et evjf en canyoning

Configuration : TOBBOGANS
Situation à risque : une mauvaise position lors de la descente et/ou réception, peuvent entraîner des lésions aux jambes, bras ou dos, parfois graves (ex. fractures ou grosses entorses).
Recommandations : insister sur les consignes avant chaque toboggan :

  • Position des jambes et des bras, ainsi que celle de la tête.
  • Profondeur d’eau à l’arrivée (faut-il amortir ?)
  • Garder à l’esprit que la sécurité du pratiquant doit toujours l’emporter sur les choix ludiques (exemple : toboggan franchi tête la première et/ou en arrière).

Configuration : DESCENTES SUR CORDES
Situation à risque : mise en danger des participants par manque d’aisance et/ou d’habitude de la manipulation du matériel.

Recommandations :

  • Choisir un freinage adapté au participant (aisance, poids, …).
  • Si arrivée dans l’eau, bien régler la hauteur de la corde.
  • Proscrire le contre-assurage du bas, surtout par un client.
  • En rappel sec, lui préférer nœud en bout de corde + débrayage pour les derniers mètres, autobloquant…après-midi canyon Cramassouri

Configuration : FATIGUE/ROUTINE DU MONITEUR
Situation à risque : la répétition dans l’activité, pour le moniteur, est aussi un facteur facilitant ou aggravant l’accident (ex. routine, fatigue engendrée par le manque de repos) surtout en haute saison.
Recommandations : savoir prendre du recul sur son activité et se reposer :

  • rester critique sur ses prestations et ses habitudes
  • rester maître de ses conditions de travail et ses effectifs

Configuration : SITUATIONS D’ACCIDENT
Situation à risque : la gestion de l’accident peut conduire à des situations de sur-accident (déni de blessure au dos, mauvaise prise en charge de la victime par excès de précipitation, ou de négligence quant à sa propre sécurité voire celle du reste du groupe).

Exemples à proscrire :

  • Continuer l’activité/bouger une personne se plaignant du dos.
  • Laisser une personne retourner seule au parking.
  • Oublier de se longer pour « gagner du temps »